Information contributed by Pol Briand.
Dictionnaire de Biographie Française
7. GRIVEL (Jean-Baptiste), amiral [Brive-la-Gaillarde (Corrèze) 28 août 1778 — Brest 10 sept. 1869]. Fils d’Antoine, dit le chevalier Grivel, et de Marie-Rose Chambaret, il épousa le 1er févr. 1826 Perrine-Françoise-Amélie Guéru et en eut deux enfants, dont Louis-Antoine-Richild, également amiral (n. 8). Son père, garde de la porte sous Louis XVI, puis avocat à Brive, fut élu député à la Fédération de 1790. Commandant du 4e bataillon de volontaires de la Corrèze en 1792, il servit, avec ses deux fils sous ses ordres, à l’armée des Pyrénées-Orientales, alors engagée contre l’Espagne. Rentré dans ses foyers, il fut président du tribunal criminel et termina sa carrière à soixante-dix sept ans, en qualité de président de chambre a la Cour royale de Limoges. Jean-Baptiste, pour sa part, entra dans la marine comme aspirant de 2e classe en janv. 1796, participa à la campagne d’Égypte, servit à Toulon, fut nommé enseigne de vaisseau en 1800, effectua une campagne en Amérique sur la Badine (1800-1801) et une autre au Sénégal sur l’Alerte (1802-1803). Lieutenant de vaisseau en oct. 1803, il fut employé au camp de Boulogne et passa dans la garde impériale avec laquelle il fit la campagne de 1805. Il travailla en 1806 avec Daugier qui avait reçu la mission de reconnaître dans l’Adriatique les côtes de Dalmatie, d’Albanie et d’lstrie puis fut engagé, comme capitaine d’une compagnie de marins, en Prusse et, en 1807, en Pologne. Lors du siège de Dantzig, il croisa avec quelques canonnières à l’embouchure de la Vistule. Passé à l’armée d’Espagne, il fut fait prisonnier à Baylen en juill. 1808 et interné sur les pontons de Cadix. Il réussit à s’en évader en févr. 1810 en s’emparant par surprise du navire de ravitaillement des pontons et encouragea par cet exemple quinze cents de ses compagnons de captivité à réussir à leur tour, quelques jours plus tard, une évasion massive. A la tête d’une compagnie de marins qu’il avait reconstituée, il continua à se battre en Espagne jusqu’en 1812. Pendant la campagne d’Allemagne de 1813, il fut à Lutzen, Bautzen et Dresde. En 1814, il s’illustra au combat d’Arcis-sur-Aube, le 21 mars, où son action sauva la cavalerie de la garde, ce qui lui valut d’être nommé capitaine de vaisseau. Pendant les Cent-Jours, il commanda la Marine à Marseille.
Il navigua sur l’Espérance, en avr. 1817, à la station du Levant, puis assura le commandement de cette station en 1818-1819. Passé à la station du Brésil, en 1820, il y commanda l’Astrée et joua un rôle actif dans la protection du commerce français pendant la guerre d’Espagne de 1823. Contre-amiral en mai 1824, il fut placé à la tête de cette station avec son pavillon sur le Jean-Bart (1824-1825), revint à Brest en 1826 comme major genéral et retrouva la station du Brésil de 1829 à 1831. Il intervint à l’occasion des troubles révolutionnaires de Rio de Janeiro pour protéger nos ressortissants et fut mêlé aux affaires de l’Argentine. Préfet maritime de Rochefort en 1832, il fut élu deputé de cette ville le 21 juin 1834 et siégea dans la majorité ministérielle.
Vice-amiral le 19 mai 1834, et préfet maritime de Brest de dec. 1834 à mars 1846, il y fonda l’École des mousses. Louis-Philippe le créa pair de France le 6 avr. 1845 et baron le 7 avr. 1846. Il quitta le service actif en août 1846 et fut admis à la retraite en juill. 1848. Nommé sénateur en déc. 1857, il était grand-croix de la Légion d’honneur depuis le 12 août 1853 et membre du conseil de l’ordre. Ses Mémoires ont été publiés à Paris en 1914. On peut également lire de lui : Conseil à un ami qui destine son fils à la marine militaire, an IX, et Considérations navales en réponse à la brochure de M. de Pradt, intitulée «Appel à la France sur sa marine militaire», 1832. Serv. hist., marine. G.E. —De Bergues La Garde, Dict. hist et biogr des hommes télèbres... de la Corrèze, Angers. 1871. — Éd. Goepp et H. de Mannoury d’Ectot, Marins. — Mullié, Biogr des célébrités mililaires. — R. et C. — Révérend, Armorial du premier Empire; Titres el eonfirmation de titres de la Monarchie de juillet.—Taillemite, Dict. des marins français, 1982. M. Digne.